Memorial Drive de Natasha Trethewey @editionsdelolivier. Dernière lecture pour le @prixbookstagram et non des moindres.

Natasha Trethewey se plonge dans son histoire personnelle pour écrire cette poignante autobiographie.

Le 5 juin 1985, sa mère, Gwendolyn est assassinée par balle par son eux-mari.
L’autrice revient sur les circonstances de ce meurtre et remonte les années jusqu’à sa naissance.

Natasha est née dans les années 1960 dans un Sud encore marqué par la ségrégation. Elle est le fruit d’un mariage mixte entre un homme blanc et une femme noire. Dès son plus jeune âge, elle est l’objet des regards désapprobateurs des Blancs et d’actes racistes. Le Ku Klux Klan ira jusqu’à brûler une croix dans l’allée de leur maison. Heureusement, sa famille maternelle l’entoure d’amour et de bienveillance en lui inculquant des valeurs fortes.

Ses parents divorcent et Gwendolyn se remarie avec Joel, vétéran du Vietnam. Très vite, celui-ci se montre hostile avec Natasha. Et la jeune fille devient vite témoin de sa violence avec sa mère. Des coups, des menaces, du chantage affectif. Gwendolyn craint pour sa vie et celle de sa famille et divorce. Une procédure judiciaire et un déménagement s’ensuivent. Les évènements s’enchaînent mais le pire n’est pas évité.
Cette douloureuse introspection est passionnante car la romancière dissèque finement tous les événements de sa vie jusqu’au point de basculement. Sans pathos, Natasha Trethewey raconte sa mère, une femme forte rattrapée par son funeste destin. Celui d’une femme noire dans une Amérique raciste. Celui d’une écrivain qui s’est construite autour du meurtre de sa mère.

Ce livre m’a rappelé, par sa démarche, Une partie rouge et Jane, un meurtre de Maggie Nelson. L’autrice y raconte le meurtre de sa tante, l’enquête et les répercussions d’un tel drame sur la vie de sa famille et la sienne.

Deux récits importants sur les évènements qui nous détruisent. Et nous construisent.
Merci les @editionsdelolivier pour la découverte !

Vous l’avez lu ? Vous avez aimé ?