Capitaine Rosalie, Timothée de Fombelle

Capitaine Rosalie, Timothée de Fombelle

Timothée de Fombelle, c’est un peu l’auteur qui m’a fait renouer avec la littérature française contemporaine. Il a cette plume, cet imaginaire et cette prose directe que je cherche chez les auteurs français qui écrivent pour les adultes et que je ne trouve pas ou très peu. Vango, Tobie Lolness et Le livre de Perle sont à mes yeux des chefs d’oeuvre, qui placent l’auteur au même rang que J.K. Rowling ou Tolkien.

Avec Capitaine Rosalie, l’auteur cible un jeune public mais je peux vous dire que j’ai sacrément réprimé mes larmes et senti ma gorge se serrer en lisant l’histoire à mon fils aîné. Lui, n’ a rien perçu de ma tristesse, l’innocent est encore à l’âge où l’on croit que lorsqu’un cow-boy reçoit une flèche d’indien dans le coeur, il n’a qu’à se relever, s’épousseter et tout recommencer. Le bel âge, quoi.

Presque le même âge de la petite fille de l’histoire.Rosalie.

Cinq ans et demi. Mais son père se bat dans les tranchées boueuses de la première guerre mondiale. Sa mère fabrique des munitions tout au long de journées interminables. Et, pendant ce temps, Rosalie va à l’école du village. Elle y reste du matin au soir, arrive avant le maître et repart après lui. Elle observe, Rosalie. Elle a un cahier sur lequel elle dessine, en écoutant le maître énoncer les nouvelles du front. C’est elle qui s’occupe du poêle, qui écoute silencieusement sa maman lire les lettres de son papa. Mais elle est pas dupe Rosalie, elle sent qu’il y a anguille sous roche, dans ce que lit sa mère. C’est trop joli pour être la guerre, ce qu’il y sur le papier fin griffonné de dessins. Petite chose fragile mais intrépide. Car Rosalie se rêve capitaine et a une mission. Que je tairai pour préserver la magie du petit livre.

Livre pour enfants Capitaie Rosalie

Mais vous vous douterez bien que l’histoire d’une petite fille qui ne connaît pas beaucoup son papa parti à la guerre et dont la maman porte sa tristesse à bout de bras toute la journée, et ben ça peut rendre un peu malheureux et un peu joyeux à la fois.

C’est souvent comme ça qu’il fait Timothée de Fombelle, vous rendre triste et joyeux à la fois. Joyeux d’un univers imaginaire et magique comme on en trouve nulle part ailleurs, mais triste à cause du sort qu’il réserve à nos personnages préférés.

Et lisez Capitaine Rosalie, pour le devoir de mémoire, pour tous les enfants qui ont connu ou qui connaissent la guerre et rien que pour voir apparaître la magie dans la tristesse.


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