♟ Le jeu de la dame de Walter Tevis @editions_gallmeister
Après la mort de sa mère, la jeune Elizabeth Harmon est placée dans un orphelinat. Les enfants y sont abrutis par des calmants et la monotonie de leur existence. Un jour, en descendant à la cave, la fillette découvre le gardien, M. Shaibel, en train de jouer à un étrange jeu: les échecs. Dès lors, Elizabeth est obsédée par le jeu que le vieil homme refuse d’abord de lui apprendre. Mais M. Shaibel cède devant tant d’insistance et apprend tout ce qu’il sait à l’enfant. Jusqu’à ce que l’élève dépasse le maître.
Des années plus tard, Elizabeth est adoptée par Mme Wheatley. Cette dernière est vite abandonnée par son mari. Les deux femmes vont gagner leur indépendance financière grâce aux prix remportés par Elizabeth lors de tournois d’échecs de plus en plus prestigieux.
Les échecs vont devenir pour Elizabeth Harmon un moyen de dépasser sa condition d’orpheline, d’être indépendante mais aussi d’affirmer son intelligence hors du commun. Dans un monde dominé par les hommes et la guerre froide, Elizabeth va devenir une joueuse de haut rang, n’ayant plus qu’une seule volonté : battre le champion russe, Vasily Borgov. Mais avant d’accéder à ce but ultime, la jeune femme devra lutter contre ses addictions et les drames de l’existence.
Le jeu de la dame est un roman froid noir et puissant, comme son héroïne. Dominé par le gris et le bleu, le récit est aussi incisif et calculateur que l’esprit surdoué d’Elizabeth Harmon. Mais peu à peu, il laisse entrevoir une once d’humanité dans le monde des échecs et Elizabeth devient une jeune femme presque comme les autres: une femme qui veut devenir l’égale des hommes. Non, une femme qui peut les dépasser.
Le jeu de la dame est un roman magistral et pas seulement grâce à sa maîtrise des échecs. Récit initiatique, politique et engagé, il a été remis au goût du jour grâce à sa splendide adaptation en série télévisée. Les deux sont à lire et voir.
Choc esthétique assuré.
Vous l’avez lu ? Vous avez vu la série ? Les avez vous aimés ?