Mon désir le plus ardent de Pete Fromm


S’aimer à la vie à la mort vous connaissez? Ou jusqu’à ce que la mort vous sépare selon l’obédience ou les mots choisis? Et bien, c’est le credo de Maddy et Dalton. Ou leur désir le plus ardent.

Parce que ce couple fusionnel ne va pas vivre la vie qu’il avait imaginé. D’abord à cause d’enfants qui tardent à naître. Puis à cause de la sclérose en plaques de Maddy. Qui la ronge peu à peu, consolidant leur couple, non sans faire des dégâts physiques et psychologiques sur nos deux protagonistes.

Pete Fromm interroge ici sur la force de l’amour et de ce qu’on fait pour l’autre. Peut-t-on tout quitter pour celle que l’on aime? Ses rivière chéries? Sa carrière? Ses envies de voyage? Quel est le sens de ce sacrifice? Le fait-on pour soi? Pour l’autre?

Mon désir le plus ardent est une magnifique histoire d’amour. Mais une histoire terrible. Car Maddy et Dalt souffrent. Dalt souffre de voir sa femme se diminuer à petit feu et Maddy souffre de voir Dalt souffrir et se renfermer sur lui même.

L’auteur décrit avec précision la longue déchéance du corps de Maddy, qui est aussi la narratrice. Nous vivons avec elle ses premiers vertiges, spasmes, faiblesses. Sa perte de désir. Désir de s’alimenter, de faire l’amour, de marcher tout simplement. Jamais le désir d’aimer.

C’est encore un sans- faute pour Pete Fromm. Notre gars sait parler de la Nature avec brio (Indian Creek), de l’adolescence (Lucy in the Sky) et ici, de l’amour face à la maladie. Y-a-t-il un sujet que notre homme ne maîtrise pas? Il me reste encore de nombreuses lectures pour le découvrir.

Extrait.

« Je regarde l’eau qui bouillonne, le segment rectiligne qui vire à droite, le banc de gravier qui obstrue un étroit chenal latéral à l’intérieur du coude.

— Si seulement il y avait un seuil dans le coin, dis-je.

Je jette un coup d’oeil à Dalton, dont les lèvres tremblent tant il se retient de sourire.

— S’il y en avait un, je te prendrais dans mes bras pour le franchir.

— Vraiment?

Je repense à nos voeux, à la manière dont j’ai laissé Dalton décider de chaque phrase. Au lieu de promettre de s’aimer toute notre vie, un serment ridicule selon Dalton, considérant ce qui risquait de nous arriver, tous les imprévus qui nous attendaient, nous avons déclarer à notre pseudo-prêtresse: « C’est mon désir le plus ardent ». »


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