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Shuggie Bain est ma quatrième lecture pour le @prixbookstagram
Genre: Glasgow Calling

Shuggie Bain, c’est le chant des bas-fonds, celui qui prend aux tripes et serre la gorge. Le chant de toute une population qui souffre, qui a froid et qui boit pour oublier.
Shuggie Bain est né au mauvais endroit, au mauvais moment. Tout comme sa mère, Agnes. Elizabeth Taylor écossaise et irlandaise, toujours bien sapée, la clope au bec et la canette à portée de main. Agnes aime les hommes qui la quittent à tour de bras. Alors Agnes boit, boit, boit. Elle boit ses allocs pour ne pas voir les corons, les HLM et la lande boueuse qui encercle Glasgow. Elle boit pour ne pas voir l’humidité sur les murs, sa fille s’éloigner, son fils trop efféminé et le béton des façades des HLM.

Shuggie est comme sa mère. Noble à l’intérieur et pauvre à l’extérieur. Différent dès son plus jeune âge, Shuggie sait s’occuper de sa mère quand elle trop saoule, piquer les tickets des allocations pour ne pas qu’elle boive tout. Petite âme discrète qui porte le monde sur ses épaules.

Douglas Stuart a mis une part de lui dans Shuggie. Il a vécu dans le Glasgow des années Thatcher, marqué par la privatisation des mines. Les hommes n’ont plus de travail et ce sont les femmes qui en souffrent. Au fur et à mesure mesure de la lecture, on voit ces masses d’enfants crasseux, ces femmes vieillies trop vite, ces quartiers catholiques ou protestants, le rouge à lèvre qui bave sur les dents d’Agnes. On sent la fumée des cigarettes roulées, l’humidité polluée de la ville et la bière éventée.

Shuggie Bain est un premier roman éprouvant, à la plume décidée qui hurle au monde l’horreur de la vie des laissés pour compte. Un roman sur une femme, qui même alcoolique, reste avant tout une mère.

Une réussite.

Vous l’avez lu ? Qu’en avez-vous pensé ?

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